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Un
si beau mariage (suite)
Extrait
des Commentaires réalisés et compilés par Kaeshi Hiruko
et Geizen Ushio, lors du grand mariage entre le Shogun Gogenso
Kaji et la Princesse Impériale Pimiko, en cet heureux jour
du 11 février 1102.
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"Ainsi,
ma chère Hiruko-san, voici le moment tant attendu par tous,
à savoir la montée des marches par les invités au mariage
!
- Effectivement, Ushio-san, voilà venu le moment sans doute
le plus important de la soirée. Voyons donc avec quelle élégance
et quel bon goût notre vénéré Shogun a composé la liste des
convives...
- Oh, mais voilà arrivé le Palanquins des Mariés, nous allons
enfin voir la Princesse dans son kimono de mariée!
- Oui, tout à fait mon cher Ushio-san. Il faut comprendre
qu'en ce moment même, toutes les dames de la cour ont les
yeux rivés sur la nouvelle épouse du Shogun, dont la tenue
de ce soir aura certainement une influence sur la mode des
prochains mois..!
- Ah, la beauté des plus élégantes Dames de la Cour, voilà
bien une chose des plus importantes pour la Cour Impériale
!
- Tenez, les voilà qui sortent enfin du Palanquin. Oh, par
Zanonai, comme je suis bouleversée ce soir, l'émotion
me fait trembler!
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Un
silence de plusieurs secondes...
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Magnifique... Tout bonnement... magnifique...
- J'avoue... que c'est avec la plus grande vénération que
je porte ce soir mon regard sur le couple de jeunes mariés
le plus noble et le plus remarquable> qu'il m'ait
été donné de voir depuis plusieurs années...
- Tout à fait, Ushio-san... (sa voix est saccadée par le
spectacle qui se déroule sous yeux) Le kimono de la Princesse,
une subtile composition de bleu et d'argent, l'élégance avec
laquelle est nouée sa ceinture, la grâce avec laquelle sont
arrangés ses cheveux... Par Zanonai, une composition à la
fois si simple et si sophistiquée, je sens que la Princesse
Pimiko entrera aujourd'hui dans les annales de la Mode de
notre Empire...
- Je ne vois en effet aucun meilleur mot pour décrire la mariée
que... merveilleuse. Observez ce choix qu'elle a fait
de ne porter que des bijoux de nacre, dont les reflets irisés
semblent luir à la lueur des flambeaux...
- Il me semble reconnaître dans le peigne de nacre qui retient
sa chevelure le fameux Peigne de Nacre Lunaire, ce nemuranai
qui fut offert à sa mère par son défunt père. Je ne peux que
m'incliner devant la prestance et la noblesse avec laquelle
elle porte ce si précieux objet... Je suis certaine que l'âme
de son vénéré père doit connaître le plus grand bonheur de
voir ainsi son unique fille, si splendidement parée.
- Remarquez comme la tenue de la Princesse contraste avec
celle de notre vénéré Shogun, tout de rouge et d'or vêtu.
D'aucun pourrait croire qu'une telle opposition des couleurs
pourrait être vu comme néfaste pour l'avenir du mariage, mais,
force nous est de constater la remarquable harmonie
qui au contraire imprègne chacun de leurs geste...
- C'est effectivement un mariage des mieux assortis, cher
Ushio-san.
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Une
minute passe.
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Tenez, voilà le palanquin suivant, et c'est celui de... Attendez
une seconde, oui, c'est bien celui de l'honoré Champion d'Emeraude,
le frère de notre vénéré shogun !
- Il vient accompagné de son épouse, Dame Floue, dont la parure
sobre rehausse avec noblesse sa maternité prochaine.
- Notons bien qu'il s'agira là du septième enfant de notre
honoré Champion depuis son mariage il y a à présent un peu
plus de deux ans. Prions que le sang de ces enfants fassent
honneur à celui de leurs parents!
- Nous les voyons donc monter lentement les escaliers, notre
honoré Champion soutenant avec tendresse son épouse, dont
le kimono vert émeraude renvoit au délicat teint de peau...
- Un bien beau couple, assurément.
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Une
autre pause.
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Voilà qu'arrivent les autres membres importants du Clan Gogenso.
Attendez, je vois qu'il ne manque personne à l'appel, ils
sont donc tous là pour honorer et saluer le mariage d'un des
membres les plus importants de la Cour. Quelle fierté ils
doivent ressentir ce soir !
- Tenez, voilà qu'avance Gogenso Karasu, le puissant mage
du Clan Gogenso, dans un de ses célèbres kimono de soie noire
rehaussés de blanc. Remarquez la liberté qu'il s'est accordé
ce soir en arborant ces splendides brodures d'argent sur son
dos, représentant, oui... c'est bien ca, un corbeau, l'emblème
de Karasu.
- A ses côtés, je vois Hamatetsu Shikeya, du Clan Hamatetsu,
elle aussi connue pour être une puissante magicienne...
- Oui, mais que cela ne vous trompe pas, il semble que leur
présence ensemble ce soir ne serve qu'à exhiber l'apparente
cordialité entre leurs deux clans, mais nous savons bien que
les tensions entre les deux familles se sont clairemnet révélées
conflictuelles il y a encore trois mois...
- Peut-être ont-ils décidé d'une trève ce soir, je pense que
nous serions bien avisés de surveiller un peu plus ces deux
là dans les mois qui viennent, qu'en pensez-vous, mon cher
Ushio ?
- Vous avez évidemment raison, chère Hiruko, mais... attendez...
voilà que s'avance celui que toutes ces dames surnomment "Kame-chan",
"Petite Tortue", un nom bien affectueux pour celui qui est
considéré comme le plus grand séducteur de la Cour, suivi
de... mais oui, il est bien accompagné ce soir de <i>quatre</i>
dames de la Cour!
- Oui, apparemment, le grand coeur de Kame-chan fond facilement
devant les avances de ces dames...
- Voyons, ma chère Hiruko, avouez que vous avez vous aussi
un faible pour lui...
(Elle rougit légèrement)
- Enfin, Ushio, ne soyez pas si imsolent...
- Hehe, je suis navré, chère Hiruko-san, mais attendez, voilà
qu'arrivent le dernier des chefs de la famille Gogenso, Wang
Li Fei, l'héritier de la Bannière Jaune du Clan !
- Vêtu sobrement, comme il sied à un prêtre, il nous est biehn
forcé de l'admettre.
- C'est exact, mais nous ne pouvons que nous incliner devant
l'imposante sérénité avec laquelle il s'avance sur les marches.
Un bien beau prêtre, si vous voulez mon avis, pensez-vous
qu'il songera un jour à briser ses voeux ?
- Voyons, Hiruko-san, auriez vous le béguin pour un moine
? (un sourire polisson s'affiche sur ses lèvres)
- Ushio-san, je commence à me fatiguer de vos remarques déplacées...
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Nouvelle
pause.
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Mais quel est ce bruit ? Oh, mais regardez chère Hiruko, il
s'agit du Grand Khan Faucon et de sa suite !
- Magnifique escorte de chevaux ! Saviez-vous que le Grand
Khan a fait offrir à notre vénéré Shogun un couple de splendide
destriers ?
- Evidemment, mon cher Ushio... Mais regardez avec quelle
prestance il porte ce kimono qui lui a été offert par le Shogun
lui-même ! La cohabitation avec nos nouveaux frères de l'Ouest
ne sera peut etre pas aussi difficile que certains ont pu
le murmurer...
- Je suis bien d'accord avec vous, très chère Hiruko !
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Une
nouvelle pause. Un certain nombre des plus grand dignitaires
Impériaux passent, le tout assorti de commentaires à la fois
respectueux et indiscrets.
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Tiens, voilà venir Samu Jiro-san, celui que beaucoup désignent
comme l'un des magistrats les plus compétents de sa génération.
Il faut avouer que ses origines roturières ne lui facilitent
guère la tâche, n'est-ce pas ?
- Tout à fait. Et il faut avouer que sa jeunesse y est aussi
pour beaucoup : pourriez vous imaginer que ce jeune homme
puisse à la fois cumuler les charges de magistrat et de Médecin
professeur à l'Académie Gogenso ?
- Effectivement, c'est là une chose bien difficile à imaginer...
- Sa tenue n'est guère des plus élaborée non plus, mais nous
serons tolérant et mettrons cela sur le compte de son statut
d'érudit.
- Il faudrait cependant qu'il fasse un peu plus d'effort,
car on a beau dire, le parti qu'il représente pourrait prendre
beaucoup plus de valeur à la cour. Imaginez qu'avec quelques
années encore, et il pourrait bien se retrouver annobli!
- Tel qu'on le connait, je doute qu'il accepte un jour cet
immense honneur...
- Ushio-san, vous savez parfaitement qu'il s'agit d'un honneur
que l'on ne refuse pas...
- Samu-san a su briser bien des règles pour arriver là où
il en est. Je pense qu'il continuera d'agir ainsi, pas vous
?
- Nous verrons, Ushio-san, nous verrons...
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Ainsi
continue la présentation des invités, qui tous, les uns après
les autres, montent les marches vers le Palais du Shogun.
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